À propos

YataGarasu est une association d’escrime traditionnelle japonaise basée sur Taluyers.

YataGarasu 21

On y étudie une école d’arts martiaux créée au Japon à l’ère Muromachi (1336 – 1573) en pleine éYataGarasu 22poque féodale. Les techniques associées au samouraï en armure font référence au champ de bataille. A l’époque du fondateur, le Japon est en pleine guerre civile. Les leçons tirées de l’expérience du combat réel constituent l’élément essentiel de l’enseignement. Il enseignait « (…) il n’est pas bon d’abattre son ennemi. Un homme ne doit pas seulement être fort et puissant. Posséder uniquement la force de détruire ne mène à rien de productif » et refusait que ses élèves participent à des duels. L’école n’est pas compétitive. Il s’agit moins de dépasser l’autre que de se dépasser soi-même.

Le cours est composé de deux parties, le Iaï-jutsu ou l’art de dégainer le sabre (katana) et le Ken-jutsu, le combat de sabre à deux.

L’entrainement (keiko) commence par la pratique du iai-jutsu.

23Réduit à l’essentiel, le Iaï-jutsu est l’art d’exécuter avec le sabre un mouvement de coupe parfait. Le combat est ainsi résumé en un moment décisif unique. Dans la pratique, l’escrimeur étudie une succession de coupes ou Kata.

La deuxième partie du cours est consacré au ken-jutsu (technique de sabre à deux). On étudie les points faibles de son adversaire à travers différentes lois : hei-ho (vaincre sans lutter), kan-ken (voir l’invisible), ma-ai (harmoniser l’espaces entre adversaires).

Dans le Ken-jutsu, le pratiquant tente d’approcher le plus près possible les conditions d’un combat réel afin de faire l’expérience du danger.19

Au cours de la pratique, on est face à soi-même et à sa propre insuffisance physique, technique et mentale. C’est en pourfendant ses propres faiblesses avec assiduité que l’on progresse années après années dans la Voie du Sabre. Cet aspect majeur du travail est cependant précédé par l’approfondissement technique des katas dont les fruits sont vitesse et précision.

Malgré les apparences, il y a plus de points communs avec la méditation zen qu’avec un sport de combat. On apprend à canaliser l’esprit et apaiser le mental. Le véritable budo (art martial) est un système impliquant des sentiments humains et des règles de conduite. C’est pourquoi il est enseigné : « simplement gagner le combat n’est pas une victoire. La véritable victoire, c’est d’avoir atteint l’objectif de ne pas utiliser d’arme, de ne pas combattre. Cela est wa (harmonie), cela est heiho (art de la paix). »

8En Iaï-jutsu comme en Ken-jutsu, ce n’est pas le grade qui fait l’homme mais son degré de réalisation intérieure ainsi que sa capacité à développer les qualités morales telles que la vérité, droiture, fraternité et non-violence. L’entraînement a pour but la qualité de l’être et non l’obtention d’un diplôme. Par la répétition des entrainements, on obtient naturellement un cœur juste, et ce n’est qu’après des années de pratique quotidienne et sincère que l’on comprend finalement le sens de heiho.

 Les élèves plus avancés pratiquent également le bo-jutsu (technique du bâton long) puis du naginata-jutsu (technique de hallebarde).

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Ces arts martiaux permettent l’étude de la posture, de l’équilibre, la coordination du corps et du souffle. Rigueur, sensibilité, droiture, sont les qualités développées par l’escrime japonaise.

Prendre pleinement conscience à chaque instant, de ses gestes, de ses pensées. C’est cette sincérité dans l’attitude qui est recherché par le pratiquant.